L’histoire du lieu
À deux pas de la gare et de la tour Montparnasse, le musée Bourdelle est un endroit hors du temps, créé autour de l’atelier miraculeusement préservé où le sculpteur Antoine Bourdelle (1861-1929) a vécu et travaillé de 1885 à sa mort.
Rêvé par Bourdelle, le musée consacré à l’œuvre de ce célèbre sculpteur a vu le jour en 1949 grâce à la persévérance de sa veuve Cléopâtre et de sa fille Rhodia. Le musée s’est développé autour des anciens ateliers et des jardins. En son cœur, l’atelier préféré de Bourdelle a été conservé comme une relique : c’est le lieu où il a créé son Centaure mourant et son célèbre Héraklès archer, là où il a accueilli des élèves de toutes les nations, là où il a reçu les grands de son temps, les artistes comme son ami Henri Matisse, les penseurs comme Krishnamurti, les écrivains comme Anatole France, les hommes politiques et tous ceux qui lui passaient commande d’un portrait, d’une statue ou d’un monument.
Par des donations successives, la famille Bourdelle, qui a dirigé le musée jusqu’en 2002, a confié le musée et les nombreuses œuvres qu’il contenait à la Ville de Paris, à charge pour elle de conserver les lieux et de faire rayonner l’œuvre d’Antoine Bourdelle. Le musée appartient désormais à l’établissement public Paris Musées.
Le musée est articulé autour de la figure d’Antoine Bourdelle, dont il conserve le fonds d’atelier dans toute sa richesse et sa diversité : sculptures, dessins, peintures, photographies, mais aussi son mobilier, ses archives et ses collections personnelles, de l’Antiquité au XXe siècle… Le musée conserve également un fonds d’œuvres et d’archives du décorateur Michel Dufet, grand nom de l’Art Déco et époux de la fille de Bourdelle. L’architecture remarquable des bâtiments couvre plusieurs périodes, de la fin du XIXe siècle aux années 1900 (aile construite par Christian de Portzamparc), en passant par les années 1950-1960 (arcatures en brique, hall des plâtres). Le musée présente régulièrement des expositions temporaires ambitieuses. Au fil des jardins et des bâtiments, chaque porte poussée révèle des surprises, pour tous les âges !
Le bâtiment le plus ancien du musée (1878), premier d’une importante cité d’artistes, est l’un des très rares témoignages subsistant des ateliers du premier Montparnasse, avant 1900. Ce bâtiment présentait des problèmes structurels et sanitaires qui ont nécessité une opération de restauration et de sauvegarde durant deux années.
À l’étage de ce bâtiment se trouvaient les ateliers destinés à des peintres – l’un d’entre eux a été occupé par le célèbre Eugène Carrière. Les beaux volumes et les hautes verrières au nord donnant sur les sculptures et la végétation du jardin intérieur ont été préservées. En 1947, à la suite de son mariage avec Rhodia, le décorateur Michel Dufet transforme l’un de ces ateliers en appartement : il peint les murs en jaune et construit une grande cloison de bois percée d’un hublot, qui dissimule les parties privées en mezzanine. La salle du café-restaurant se trouve dans l’ancien salon du couple Dufet-Bourdelle, dont on peut apercevoir la bibliothèque par une baie vitrée. De l’autre côté, la salle ouvre sur une vaste terrasse paisible.
La rénovation du restaurant
En épousant en 1947 Michel Dufet, un ami de son défunt père le sculpteur Antoine Bourdelle, Rhodia trouve un partenaire talentueux pour la seconder. Attiré très jeune par les lettres et le dessin, Dufet suit des cours d’architecture et de peinture à l’Ecole des beaux-arts, qu’il délaisse bientôt. Il fonde la société Meubles artistique modernes (MAM) en 1913. Il défend un style moderne et structuré, qui rejette la fantaisie de l’Art nouveau : « Exprimer en des objets usuels les mœurs de notre temps », tel est sa devise.
Dufet devient directeur artistique de la revue La Vie féminine (1917-1920) et dirige la revue d’avant-garde Les Feuillets d’art (1919 1922). Après un séjour au Brésil (1923-1924) pour la maison de décoration Red Star, il reprend en France ses activités dans des revues littéraires et artistiques, dont La Revue de la femme (1926-1929), Théâtre et Comœdia illustré et devient en 1933 rédacteur en chef de Décor d’aujourd’hui.
Sa carrière de designer prend son essor grâce à sa collaboration avec le grand fabricant de meubles du faubourg Saint-Honoré « Au Bûcheron ». Michel Dufet expérimente à cette occasion la fabrication en série et associe au bois des matériaux industriels, tels que le verre et le métal. Influencé par l’esprit moderniste de Fernand Léger, Dufet s’oriente vers un mobilier fonctionnel, cubisant.
Pour ce créateur toujours en quête de renouveau, une seconde carrière débute lorsqu’il épouse en 1947 Rhodia, la fille de Bourdelle. Dufet et Bourdelle furent amis de 1910 à la mort du sculpteur en 1929. Dufet aide sa veuve Cléopâtre et Rhodia à créer un musée dédié au sculpteur et orchestre de nombreuses expositions, en France comme à l’étranger. En 1965, il cosigne le catalogue raisonné des sculptures de Bourdelle, qui sert encore aujourd’hui de référence.
A PROPOS
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Du Mardi au Dimanche de 10h à 17h30
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